Il y a de cela 16 ans, une tragédie frappait durement Patrick Chesnais, lui faisant perdre son fils de manière abrupte. À travers les années qui ont suivi, l’acteur a continué de consacrer son temps à rendre hommage à son fils en se rendant au cimetière chaque dimanche.
Patrick Chesnais s’est toujours montré comme un père exceptionnel, une présence indéfectible, d’autant plus depuis qu’il a vécu la perte d’un de ses enfants. Au-delà de sa carrière artistique bien réussie, évoquons quelques éléments marquants de sa vie professionnelle. Né le 18 mars 1947, fils d’un dessinateur industriel et d’une mère au foyer,
Patrick a grandi à Rouen et s’est rapidement passionné pour le monde de la comédie. Alors qu’il n’était qu’un enfant, il improvisait déjà des scènes dans sa chambre et montait des spectacles pour sa famille. À l’âge de 17 ans, il a exprimé son désir de devenir acteur à ses parents. Cela l’a mené au Conservatoire de Rouen, puis à la classe de René Simon à Paris.
Patrick Chesnais a débuté sa carrière sur les planches pendant une décennie, avant de faire ses premiers pas au cinéma en 1976 avec « Les naufragés de l’île de la tortue », réalisé par Jacques Rozier. Dans les années 80, il a enchaîné des rôles originaux, apparaissant notamment dans « Premier voyage », « La provinciale », « L’empreinte des géants », « Les cigognes n’en font qu’à leur tête », « Les sacrifiés », et bien d’autres. En 2000,
il a réalisé son premier long-métrage, « Charmant garçon », remportant le prix du meilleur réalisateur au Festival de Saint-Jean-de-Luz. Par la suite, il a réalisé le téléfilm « Bien agités » et le court-métrage « Face ou pile » en 2004. La perte de son fils Ferdinand, il y a seize ans, a marqué un tournant tragique dans la vie de Patrick Chesnais. Malgré les années qui se sont écoulées, l’acteur reste inconsolable et a exprimé son chagrin à travers le livre « La vie est belle, je me tue à vous le dire ! » paru en janvier 2020. Le destin tragique s’est joué le 13 octobre 2006. Ferdinand, âgé de 20 ans et aspirant comédien comme son père,
sortait d’une représentation de « Soleil Noir », pièce dans laquelle il jouait tous les soirs. Après la représentation, il avait rejoint des amis pour se détendre. La soirée était alcoolisée, et avec un ami au volant, Ferdinand était assis sur le siège passager. Aux alentours de 3h19, leur véhicule entra en collision avec une autre voiture. Le conducteur de l’autre véhicule, Hervé Richardot, a survécu avec des séquelles.
Avec un taux d’alcoolémie de 1,68 gramme, il a été condamné à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 000 euros. Malheureusement, Ferdinand n’a pas survécu. Les souvenirs de cette perte tragique hantent Patrick Chesnais. Dans son livre, il partage une émouvante confession : « Je le voyais allongé pour toujours dans cette boîte, juste devant moi,
porté par des costauds des pompes funèbres, calme, éteint, définitivement mort. » Cette douleur le hante, et il s’accuse d’être un mauvais père, regrettant de ne pas avoir empêché la perte de son fils. Patrick Chesnais continue sa carrière artistique avec la série « Mon Ange », dans laquelle il joue le rôle d’un commissaire de police et père d’une policière. Sa capacité à incarner ce rôle avec conviction est renforcée par l’expérience tragique qu’il a vécue, perdant son propre fils. L’acteur continue d’honorer la mémoire de Ferdinand en se rendant régulièrement au cimetière, marquant les occasions spéciales par des gestes symboliques. Depuis la perte de son fils, Patrick Chesnais reste attentif envers ses deux autres enfants, Émilie (38 ans) et Victor (19 ans).
Son inquiétude a été palpable lorsque sa fille a exprimé son désir de devenir actrice. « C’est un métier de gladiateur », mais il a rapidement compris la passion qui animait sa fille pour cette profession. Victor, de son côté, est un passionné de danse. Malgré le vide laissé par Ferdinand, Patrick Chesnais reste proche de ses enfants, même s’ils tracent leur propre chemin.